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L’Aid el Kébir à Ceuta et Melilla: une touche moderne dans l’islam

Por: | 13 de octubre de 2011

Dans nombre de pays musulmans les citoyens ne savent pas longtemps à l’avance quand tombera la fête de l’Aïd el Kébir (aussi appelé Aïd al Adha ou Fête du Sacrifice), la plus importante de l’islam, celle qui se traduit par un mouton égorgé dans chaque famille. Dans le calendrier des jours fériés qu’on remet, par exemple, aux fonctionnaires figure souvent une date pour l’Aïd suivie d’un astérisque qui vous revoie en bas de page. Il y est précisé que la date de la fête est approximative.

   Cela tient à ce que le calendrier musulman est lunaire, les mois commencent avec l’apparition du croissant lunaire observé à l’œil nu. L’Aïd est fixé au dixième jour du mois de Hijja. On ne peut en connaître la date exacte qu’une dizaine de jours à l’avance.

   Depuis fin 2009 les communautés musulmanes de Ceuta et de Melilla, deux villes espagnoles sur la cote d’Afrique du Nord, savent avec plus d’un an d’avance quand elles fêteront l’Aïd. Aux yeux de certains d’entre eux cette capacité d’anticipation donne une touche de modernité à l’islam qu’ils pratiquent.

Les musulmans représentent à peu près la moitié des 150.000 habitants de ces deux villes que le Maroc revendique. Depuis longtemps ils demandaient que leur fête plus importante soit jour férié officiel. Ils ont enfin obtenu gain de cause en septembre 2009. Les gouvernements locaux, tous les deux entre les mains du Parti Populaire (droite conservatrice), leur ont donné satisfaction. Après une interruption de plus de cinq siècles une fête musulmane était de nouveau officielle dans un coin d’Espagne.

   Seulement voilà il fallait au préalable résoudre un problème. Le Ministère du Travail espagnol exige que chaque ville ou chaque région lui transmette, au plus tard le 30 septembre, le calendrier des fêtes locales –dont le nombre est règlementé- pour l’année suivante. Après avoir consulté des calendriers lunaires scientifiques, dont celui de la NASA, les représentants des musulmans de Ceuta et Melilla indiquent aux autorités locales quand ils veulent fêter l’Aïd.

   En 2010 et 2011 ils sont tombées d’accord sur la même date –cette année cela sera le 7 novembre-, mais pour 2012 ce ne sera pas le même jour. Melilla a choisi le 26 octobre el Ceuta le 27. « Cela aurait été préférable d’avoir choisi la même date », reconnaît Ali Mohamed, leader de l’UDCE, le principal parti d’opposition au Parti Populaire à Ceuta.  « Faut rappeler que pas tous les pays musulmans ne fêtent l’Aïd le même jour », se console-t-il.

   Ali Mohamed est allé un peu plus loin en septembre dans ses revendications. Il a essayé que l’assemblée (parlement local) octroie aux musulmans une deuxième fête locale : l’Aïd el Fitr qui marque la fin du mois du Ramadan. Le Parti Populaire l’a refusé en septembre. Les socialistes ont eu une attitude ambiguë. La moitié de la population de la ville est pourtant musulmane. ¿N’a-t-elle pas droit à deux fêtes religieuses ?

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Sobre el autor

es un veterano periodista español cuya carrera oscila entre Europa y sus vecinos norteafricanos, pero que decepcionado y aburrido por el inmovilismo del Viejo Continente, mira cada vez más hacia el sur

Un vétéran journaliste espagnol dont la trajectoire oscille entre l’Europe et ses voisins d’Afrique du Nord, mais qui, déçu et ennuyé par l’immobilisme du Vieux Continent, regarde chaque jour un peu plus vers le sud.

A veteran Spanish journalist whose career swings from Europe to its North African neighbors, but who is disappointed and bored by the immobility of the Old Continent and increasingly looks to the south.

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