Depuis maintenant sept ou huit ans j’ai été invité régulièrement à donner des conférences ou à participer à des débats au Maroc par des associations marocaines, espagnoles, des écoles de commerce et même Medi 1 Sat. Depuis bien plus longtemps j’ai écrit ou répondu à des questions pour la presse écrite et audiovisuelle marocaine.
J’apprécie, je l’avoue, de parler devant des jeunes marocains, prendre leurs questions et parfois boire un café ou partager la croute avec eux après ma prestation. Je ne sais pas si je leur apprends quelque chose, mais moi j’apprends beaucoup d’eux. Je rencontre une jeunesse bien plus motivée et inquiète que celle de beaucoup de pays européens. J’ai souvent pensé qu’elle méritait bien mieux que ce Maroc que les adultes, le makhzen, la vielle classe politique, avaient construit pour elle.
La conférence n’était pas rémunérée, mais l’EGE prenait à sa charge mon voyage et mon séjour. Les réservations des vols étaient déjà faites ainsi que la biographie de présentation du conférencier.
J’ai reçu, mercredi après-midi, un courrier qui a gâché ma joie. L’un des directeurs de l’EGE m’expliquait que l’Ecole avait fait des efforts pour éviter « cela » mais qu’elle n’y était pas arrivée. C’est quoi « cela » ? Il ne l’expliquait pas. Il déplorait la situation. Il me présentait ses excuses. J’ai compris qu’il y avait un veto à ma présence au sein de l’EGE.
Je suis journaliste, j’ai quelques bons amis bien placés au Maroc, je connais des personnes qui collaborent avec l’EGE dans l’élaboration de sa programmation. J’ai donc posé des questions. D’abord on m’a indiqué que les pressions étaient venues « d’en haut » sans plus. J’ai voulu en savoir davantage, je suis têtu, j’ai insisté. On a fini par me préciser que les pressions étaient venues « des services ».
Je suis un vieux routier du journalisme qui peut comprendre beaucoup de choses. En faisant un effort, un grand effort, je peux comprendre que les bailleurs de fonds de l’EGE, des entreprises publiques, puissent être gênées de me voir dans leur école. Mais je ne peux pas comprendre, alors là pas du tout, que ce soient « les services » qui imposent une telle décision. Depuis novembre 2011 je n’arrête pas d’écrire que ça y est, que le Maroc change pour de bon. Dois-je penser que je me trompe ?
Hay 4 Comentarios
je suis désolée Ignacio mais tu te trompes car le changement est juste superficielle comme chez nous en Tunisie c'est affreux , les gouvernements n’acceptent pas de les critiquer mais ils portent un masque pour camoufler leur realité degoutante
Publicado por: imen lachkhem | 20/02/2012 19:18:52
et ouiii; vous vous trompez en croyant que le Maroc change...malheureusement.
Publicado por: moriski | 20/02/2012 2:54:14
« Je rencontre une jeunesse bien plus motivée et inquiète que celle de beaucoup de pays européens. J’ai souvent pensé qu’elle méritait bien mieux que ce Maroc que les adultes, le makhzen, la vielle classe politique, avaient construit pour elle »
Cette phrase pleine de sagesse résume le Maroc.
Bravo cher ami.
Publicado por: Ahmed Benseddik | 17/02/2012 21:36:02
Votre erreur, c'est de travailler avec cette institution ! Les services n'ont bien sûr rien à voir là dedans, mais bien l'organisation opaque de l'EGE
Publicado por: Bardawil | 17/02/2012 19:51:07